Bargny est une ville côtière située dans le département de Rufisque au Sénégal. Autrefois, la communauté vivait essentiellement de la pêche, d’agriculture et de la transformation des produits halieutiques. Aujourd’hui les populations sont confrontées aux défis du changement climatique avec surtout l’avancée de la mer entrainant la perte des maisons situées au front de mer. A cela s’ajoute, les impacts environnementaux et sociaux occasionnés par les activités de multiples unités industrielles implantées aux alentours de la Commune.
Ce lundi 08 avril 2024, la localité de Bargny a vécu une forte mobilisation des jeunes, femmes et hommes qui se sont réunis massivement au Centre socio-culturel Ndiouga DIENG de Bargny et devant la mairie pour protester contre la validation de l’étude d’impact environnemental et social relative à l’installation d’une nouvelle cimenterie dans le périmètre du port vraquier et minéralier de Bargny-Sendou. La commune de Bargny, considérée comme une localité de pêcheurs, est sur le point de devenir une Zone industrielle. Elle est entourée par l’implantation de plusieurs infrastructures industrielles, notamment la centrale à charbon, le port minéralier et vraquier, la cimenterie de la Sococim, le projet de construction d’une usine de sidérurgie connue sous l’appellation populaire « tosyali ».
Malheureusement, les impacts cumulés de toutes ces infrastructures à la cohabitation dangereuse sont en train de dégrader de jour en jour le cadre de vie des populations, de compromettre la durabilité de leurs moyens d’existence et d’atteindre gravement leur droit à un environnement sain.
En effet, l’annonce de la convocation d’une audience publique prévue ce lundi 08 avril 2024 au Centre socio-culturel Ndiouga DIENG de Bargny relative à la procédure de validation du rapport d’étude d’impact environnemental et social (EIES) du projet de l’installation d’une usine de fabrication de ciment par l’entreprise SENCIM COMPAGNY SA a suscité un désaccord de la communauté qui est sortie massivement scander son amertume à travers divers messages qui en disent long sur leur ras-le-bol.
La date du 08 avril a donc été marquée par des contestations. L’audience publique qui devait avoir lieu au Centre Socioculturel de Bargny a été interrompue par la communauté qui a assiégé la tribune avec des pancartes où l’on pouvait lire : « Assez ! Protégeons Bargny », « Cimenterie de plus ? Non merci Bargny suffoque », « Non à SENCIM », « Bargny n’est pas une zone industrielle ». Cette protestation a été aussi l’occasion de transmettre des messages aux autorités. A la suite de cet événement, la communauté a tenu un point de presse devant la mairie de Bargny pour exprimer son mécontentement.
« Ce projet est une atteinte à nos droits, à notre environnement. Nous ne vivons plus à Bargny, Bargny Souffre, Bargny suffoque, Nous ne voulons plus être la cible de ces usines polluantes » s’est exclamé, Ousmane Diop, un jeune de la localité.
Natural Justice qui a pris part à cet événement, s’est exprimé en ses termes : “La mobilisation citoyenne s’inscrit dans une continuité de luttes environnementales. Thaddée Adiouma Seck, Chargé de Programmes Senior au sein de l’organisation présente à Bargny depuis 2018, témoigne de son engagement aux côtés des communautés. « Nous appuyons les communautés en renforçant leur capacité sur les aspects juridiques liés à l’environnement », affirme-t-il. De la lutte contre la centrale à charbon à celle contre la cimenterie SENCIM, l’organisation continue d’apporter un soutien précieux aux citoyens conscients des enjeux écologiques.
Contact
Eliane NYOBE, Chargée de communication et Campagnes
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