Le processus d’audit communautaire a été conduit selon une méthodologie classique à savoir la formation, la collecte et le traitement de données et enfin l’analyse des données collectées. Sa mise en oeuvre par la communauté a été le prétexte pour Natural Justice de renforcer les capacités juridiques des entités intéressées par la protection de l’environnement sous la coordination du RAPEN.
L’audit communautaire a permis une confrontation rigoureuse des faits dommageables découlant de l’installation d’une centrale à charbon à Bargny au cadre légal et réglementaire applicable au Sénégal. Dans ce sens, de nombreux écarts normatifs ont été relevés. Au premier rang de ces écarts on retrouve les actes de pollution. En effet, il est ressorti que les rejets d’eaux usées à travers des canaux à ciel ouvert, en plus de constituer une sérieuse menace à la santé publique, est une violation manifeste de la constitution (article 25-3) et de la norme sénégalaise sur les rejets d’eaux usées entre autres. De même, la centrale à charbon, même en « arrêt temporaire » continue d’exposer les communautés aux émanations de poussière de charbon et de cendres.
Cet acte constitutif d’une pollution de l’air, viole de nombreuses dispositions du code de l’environnement et même le droit international des droits de l’homme en ce qu’il empêche les habitants de vivre dans un environnement propice à leur épanouissement. C’est la même problématique que pose l’épineuse question du foncier à Bargny. En effet, s’il ne fait pas de doute que la centrale a été érigée sur un espace préalablement dédié aux victimes de l’érosion côtière, il reste que la question de leur indemnisation est aujourd’hui ignorée par les autorités. Cela constitue un simple déni de leurs droits réels sur des terres du domaine national. Une solution amiable semblait avoir été trouvée entre le promoteur du projet et les autorités locales, mais jusqu’à cette date le problème demeure.