Nous, les organisations membres du consortium African Activists for Climate Justice (AACJ) Sénégal : (PACJA /ASI, Oxfam au Sénégal, AYC Sénégal, Natural Justice et RECODEF Sénégal/FEMNET) en collaboration avec nos partenaires locaux et les communautés de la ville de Saint-Louis.
Réunis ce jour jeudi 31 octobre 2024 pour le Forum communautaire sur les enjeux liés aux financements climatiques et des pertes et dommages.
Considérant l’ODD 13 qui vise à renforcer la résilience et la capacité d’adaptation des pays face aux aléas et catastrophes climatiques et mettant l’accent sur le renforcement des capacités des pays les moins avancés et des petits États insulaires en développement.
Considérant les acquis juridiques nationaux en faveur de la lutte contre les effets liés aux changements climatiques.
Reconnaissant les loyaux efforts déployés par le gouvernement du Sénégal, les organisations de la société civile, le secteur privé et les partenaires techniques et financiers pour les communautés victimes des changements climatiques dans la région de Saint-Louis.
Conscients que les jeunes et les femmes sont confrontés à des défis et à des vulnérabilités uniques, alors qu’ils possèdent aussi un immense potentiel pour contribuer aux efforts de lutte contre les changements climatiques,
Reconnaissant fermement l’importance pour les jeunes d’avoir une éducation de qualité, une formation professionnelle afin qu’ils puissent accéder à un travail décent,
DEMANDONS au Gouvernement du Sénégal et aux partenaires techniques et financiers d’intégrer le principe de la justice climatique dans toutes les politiques publiques relatives à l’environnement.
De réparer l’injustice climatique : Saint Louis fait partie des régions les plus vulnérables au changement climatique. L’injustice réside dans le fait que ces populations sont les moins responsables des causes du réchauffement climatique mais en subissent les effets les plus graves.
De réduire les impacts sur les moyens de subsistance : La majorité de la population sénégalaise dépend de l’agriculture, de la pêche et de l’élevage. Et, ces secteurs sont les plus affectés par des conditions climatiques imprévisibles. Sans des actions immédiates et d’envergure pour soutenir des pratiques résilientes au climat, l’insécurité alimentaire continuera de croître, pouvant même entraîner des conflits pour les ressources naturelles et accentuant la pauvreté.
De mobiliser des fonds verts adaptés aux besoins des communautés: Il est urgent que le Sénégal, avec le soutien de ses partenaires internationaux, facilite l’accès des communautés locales et des organisations de la société civile aux fonds climatiques, y compris le Fonds vert pour le climat. Cela nécessite des mécanismes simplifiés et inclusifs pour que ces fonds atteignent ceux qui en ont le plus besoin. Il urge d’opérationnaliser le fond des pertes et dommages à la COP29 de Baku.
De respecter les promesses de financement climatique : Nous appelons les pays riches à respecter leurs promesses en termes de financement climatique. Cet appui financier permettra de lutter efficacement contre le changement climatique et aider les communautés dans la mise en place de projets d’activités génératrices de revenus.
De renforcer les mesures d’adaptation : Nous demandons la mise en place de politiques nationales ambitieuses pour renforcer la résilience des communautés locales, notamment à travers :
- Le soutien aux pratiques résilientes au climat et à l’agroécologie.
- La promotion des énergies renouvelables pour les zones rurales.
- Le renforcement des infrastructures et des systèmes d’alerte précoce pour faire face aux catastrophes climatiques.
De soutenir la gestion durable des ressources naturelles : Nous demandons des investissements dans des projets communautaires qui favorisent la restauration des écosystèmes dégradés, la gestion durable des ressources en eau, et la lutte contre la désertification, tout en respectant les savoirs traditionnels et les droits des populations locales.
De renforcer la participation citoyenne : Nous appelons à une implication active de la société civile, des jeunes, des femmes, le secteur privé et les communautés dans l’élaboration, la mise en œuvre et le suivi des politiques climatiques. Il est crucial que les voix des plus vulnérables soient écoutées et intégrées dans les prises de décisions au niveau national et international.
De garantir un accès équitable à l’information : Nous appelons les autorités à faciliter l’accès à l’information afin d’informer les communautés sur les questions climatiques pour qu’elles puissent veiller au respect de leur droit.
Fait à Saint-Louis, le 02 novembre 2024