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La société civile sénégalaise compte bien se faire entendre à la COP27

By Organisations de la Coalition Nationale

Pour appeler à plus de justice climatique, une centaine de mouvements communautaires et d’organisations de la société civile participent actuellement à la Caravane africaine pour le climat qui va sillonner l’ensemble du continent jusqu’en Egypte où se tiendra la COP27 du 06 au 18 novembre 2022. Les délégations de caravaniers sénégalais, après être passées par Kolda, Kédougou, le Delta du Saloum, la Petite-Côte et Saint-Louis, se retrouvent ce lundi 03 octobre 2022 à Bargny pour l’étape finale de leur itinéraire national. L’occasion pour elles, de relayer les doléances des communautés qu’elles ont mobilisées tout le long de leur périple et d’inviter les autorités étatiques à porter leur voix lors des négociations de Sharm El Sheikh.

Dans toute l’Afrique, des communautés, des pays, des écosystèmes entiers paient le prix de l’inaction climatique mondiale. Nous assistons à un effondrement des écosystèmes à une échelle jamais vue auparavant. Maguette Ba, membre de Jeune Volontaire pour l’Environnement (JVE Sénégal) en a fait l’expérience dans le Delta du Saloum et pour elle, tout est question de volonté politique : « J’ai été extrêmement impressionnée par les femmes que nous avons rencontrées dans le Delta du Saloum et toutes les mesures d’atténuation qu’elles ont pu mettre en œuvre avec si peu de moyens. Elles méritent une place à la table des négociations de la COP27 tant elles ont à apprendre à nos dirigeants ! ».

Ce mouvement citoyen inédit appelle les pays riches – historiquement responsables du changement climatique – à assumer leur juste part pour aider le continent à affronter l’escalade de crises climatiques qui le frappent. Abdou Salam Thiam, Responsable des Campagnes et du Plaidoyer d’Oxfam au Sénégal, l’une des organisations participant aux Caravanes, rappelle à cet effet que «  le rapport  publié cette semaine par Oxfam montre que l’aide des pays riches à l’Afrique de l’Ouest pour faire faire face aux changements climatiques est insuffisante et, pire, aggrave dangereusement les niveaux d’endettement ».

La société civile sénégalaise demande aussi au gouvernement de mieux soutenir la transition agroécologique paysanne et de mieux protéger les droits des paysans : « Pour atténuer l’effet de la contamination des sols causée par l’activité d’orpaillage, des groupements de femmes de la région de Kédougou expérimentent depuis quelques années l’agroécologie paysanne avec l’utilisation systématique de fertilisants organiques. Les communautés de Kédougou devraient pouvoir compter sur l’Etat du Sénégal comme un véritable allié dans leur lutte pour la réhabilitation des sols dégradés par l’exploitation minière », a déclaré Oumou Aminata Dramé de la Convergence Globale des Luttes pour la Terre, l’eau et l’Agroécologie en Afrique de l’Ouest (CGLTE-OA).

Par sa large dissémination, cette Caravane africaine pour le climat apporte la preuve qu’il existe de nombreux endroits à travers le continent où les impacts des changements climatiques sont déjà visibles ; démontre que les populations – issues des communautés autochtones et de la jeunesse notamment – sont investies dans l’émergence de solutions et demandent aux décideurs d’agir. « Les forums communautaires organisés dans le cadre de cette caravane ont été l’occasion d’encourager les jeunes et les femmes surtout, à mettre en place et à dynamiser des mouvements climatiques forts, inclusifs et connectés aux mouvements mondiaux. C’est de cette manière que nous arriverons à changer les narratifs et à poser les débats en termes de justice et d’équité. Nous devons appuyer les communautés africaines dans le développement et la vulgarisation de leurs récits sur la justice climatique. C’est un travail que nous poursuivrons au-delà de la caravane, notamment dans le cadre du projet African Activists for Climate Justice (AACJ) que nous mettons en œuvre au Sénégal en consortium avec d’autres organisations de la société civile » a conclu Eliane NYOBE, Chargée de communication et Campagnes de Natural Justice Afrique francophone.

FIN/

Note aux rédactions

  • Suivez les caravanes pour le climat en Afrique qui sillonneront 23 pays africains (Sénégal, Bénin, Niger, Ghana, Nigeria, Mali, Burkina Faso, Tchad, Kenya, Ouganda, Éthiopie, Côte d’Ivoire, RDC, Gambie, Guinée, Malawi, Mauritanie, Mozambique, Afrique du Sud, Soudan du sud, Togo, Zambie, Zimbabwe et la Somalie) et convergeront à Sharm el Sheik en Égypte au moment de la tenue de la Conférence mondiale sur le climat (COP 27) du 7 au 18 novembre 2022. Ces caravanes sont un catalyseur des revendications des populations africaines –en particulier les jeunes et les femmes- sur la finance climatique (les pertes et dommages, l’adaptation, et l’atténuation). Elles sont organisées par des organisations de la société civile telles que Jeunes volontaires pour l’environnement (JVE), CIDSE – International family of Catholic social justice organisations et une centaine d’autres, avec l’appui d’Oxfam.
  • Au Sénégal, les organisations ci-après ont participé à la caravane nationale : CGLTE-OA, ASI, ACTE, AAR SUNU AALAM, ONG NDOR, CNTS, Conscience Environnementale, EEDS, Groupe de Recherche et d’Action pour le Développement Minier Responsable, Forum Social Sénégalais, Oxfam, Fondation des Innovateurs de la Nature, Fédération des Agropasteurs, Centre Agroécologique ADDAF-YUNGAR, KEOH, ONG La Lumière, Natural Justice, Publiez Ce que Vous Payez, RECYCLOR, JVE, Case Verte, ZERO DECHET, RECODEF/FEMNET, Association des Agropasteurs de Médina Yoro Foulah, CRSFPC USOFORAL, AJE, RAPEN.
  • Dates à retenir :
  • Caravane continentale pour le climat (3-7 octobre, Dakar et Kinshasa)

Cette Caravane continentale va s’articuler autour de deux grands temps forts d’envergure internationale avant la COP27 pour montrer le mouvement impulsé par les Caravanes nationales et interpeller publiquement les décideurs politiques qui seront présents à Dakar et à Kinshasa. 

Plus précisément, elle espère influencer les positions des cibles stratégiques africaines concernant l’atténuation, l’adaptation et le financement climatique. 

Des porte-paroles se tiennent à votre disposition en français et en anglais.

  • Conférence de presse en ligne (4 octobre 2022, 11h-12h30 UTC)

Animation de : Anne-Cécile Bras, journaliste environnement sur RFI – Émission C’est pas du vent

Cette conférence de presse en ligne, via Zoom, permettra de dévoiler la Déclaration commune des caravaniers, de mettre en lumière des actions nationales et enfin de faire prendre conscience de ce mouvement d’ampleur continentale regroupant 27 pays participants.

Accès à la conférence sur demande

  • Semaine de la mobilité durable et du climat (3-7 octobre 2022, Dakar, Sénégal)

Événement unique consacré au climat sur le continent africain, la Semaine de la mobilité durable et du climat – qui accueillera dans le même temps le Climate Chance Summit – sera un prélude à la COP 27. Réunissant des coalitions nationales, des personnes issues des communautés autochtones et certains hauts représentants politiques, cet événement a pour but de favoriser les échanges autour de la justice climatique. La Caravane souhaite ici se saisir des espaces ouverts pour montrer l’ampleur du mouvement sur le continent, poursuivre la mobilisation du public en faveur de la lutte pour la justice climatique en Afrique, et influencer les positions des officiels à la COP 27 pour qu’ils défendent les besoins et les intérêts des populations du continent.

  • Présence de la Caravane à la COP 27 (6-18 novembre 2022, Sharm-El-Sheikh)

A l’occasion de cet événement d’ampleur internationale, une délégation de la Caravane africaine pour le climat sera présente.

La Caravane va d’abord s’arrêter au Caire, avant de rejoindre Sharm-El-Sheikh.

Elle aura pour mission de représenter toutes celles et ceux que les espaces de décision ont exclus des négociations sur le climat, alors même qu’ils.elles étaient en première ligne face aux changements climatiques. 

Elle se fera donc le porte-voix de leurs expériences, de leurs aspirations, de leurs connaissances et idées. Et elle interpellera les gouvernements du monde entier, qui ont le devoir d’écouter et d’agir via des mesures d’atténuation, d’adaptation et des financements dédiés pour aider l’Afrique à faire face à la crise climatique dont elle n’est pas responsable. 

Informations additionnelles à venir.

Contact information

Marame DIOP | marame.diop@oxfam.org  | +221 77 103 30 53

Eliane NYOBE | eliane@naturaljustice.org | +221 78 525 59 37

4 October 2022

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